Pérou, sur les traces des Incas
Publié le 13 Mai 2016
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C’est avec regret que nous quittons la petite ville de Copacabana en Bolivie pour partir en direction du Pérou. Nous prenons donc un bus de nuit, et après 12 heures de route sinueuse, nous nous réveillons à Cusco, capitale de l’empire Inca.
Arrivés de très bonne heure, nous voilà donc sur la place d’armes avant 6h. Rien ne bouge encore. Puis petit à petit, la ville s’éveille. Les travailleurs se mettent en route, les cafés ouvrent, les petits vendeurs à la sauvette prennent possession des lieux. La place d’armes, c’est un grand espace vert, entouré d’églises et de bâtiments classés. Ces bâtiments, ainsi que ceux des ruelles autour, sont pour la plupart reconstruits sur des ruines inca. Cuzco est une très belle ville bien que peu représentative du reste du Pérou. Le centre est composé de magasins à touristes et d’un très bel ensemble architectural.
Le Pérou étant un pays producteur de cacao, nous en profitons pour visiter le musée du chocolat. Adri et Flo participent même à un atelier de fabrication de chocolat à partir de la fève de cacao. Ne sont-ils pas beaux, nos 2 petits marmitons ?
Aller- Retour pour Nazca, en attendant l’arrivée des Durand, qui nous rejoignent dans quelques jours à Cuzco. 12 heures de bus aller, avec un chauffeur maboul, qui ne freine pas avant les virages… J’ai bien cru que j’allais descendre en route, mais comme plusieurs personnes ont vomi, il a vite compris qu’il lui faudrait ralentir s’il ne voulait pas passer des heures à nettoyer son bus joliment tapissé.
Nazca est une ville dans le désert péruvien, où l’on trouve des géoglyphes, des dessins dans le sable et des lignes (les lignes de Nazca), laissés par le peuple de Nazca entre 500 av JC et 500 ap JC. Ces géoglyphes se voient le mieux en avion. L’un ou l’autre sont accessibles à pied mais la chaleur ici est intenable, nous ferons donc un petit tour en avion aux aurores pour aller à la découverte de ces dessins d’animaux stylisés et ces lignes, l’ensemble étant à priori, d’après Maria Reich, scientifique suisse-allemande, un calendrier agricole.
A 20 km de Nazca, au milieu du désert, nous visitons également la nécropole pré-inca de Chauchilla. Le site abrite plusieurs tombes avec des momies vieilles de plus de 1000 ans. Toutes ces momies ont été extrêmement bien conservées grâce au climat très sec de la région. Il est un peu étrange de se retrouver face à ces squelettes en position fœtale qui vous donne l’impression de vous regarder sans cesse et de vous murmurer «fous moi la paix maintenant». Du coup, nous ne nous sommes pas trop éternisés sur les lieux…
Retour à Cuzco avec un chauffeur plus clément ; bilan : 15h de bus au lieu de 12.
Nous allons accueillir la petite famille Durand, qui nous rejoint pour ce périple. Yannis, Evann, Fred et Valérie, après quelques temps d’acclimatation à l’altitude, sont parés pour la conquête du Machu Piccchu.
8h de mini-bus puis deux heures et demi de marche le long du chemin de fer, où circule un vieux train au gasoil, nous mènent à Agua Calientes, village au pied du Machu Picchu. Machu Picchu signifie « vieille montagne ». Après une bonne nuit réparatrice, nous nous levons à 4h30 pour partir à pied, mais à notre grande déception, il pleut ! Nous prenons donc le bus qui y monte à 6h. Cette merveilleuse cité inca est extrêmement bien conservée. Les pierres incas taillées sans métal, grâce à l’obsidienne, sont énormes et s’imbriquent parfaitement. Nous nous mettons à un point de vue et attendons la dissipation de la brume pour voir le village en entier. Le brouillard se dissipe une minute, puis un autre nuage réapparait et le village est à nouveau caché, et ceci pendant plus d’une heure. Tout le monde profite des quelques minutes dégagées pour faire photos et selfies.
Que vous dire sur les incas, que je ne vous ai pas raconté en Bolivie ? Comme beaucoup de peuples anciens, ils vénèrent la nature, et un des édifices majeurs est le temple du soleil. Ce temple est construit tel qu’au solstice, le soleil pénètre dans la fenêtre centrale. Aux équinoxes, il apparait pile au dessus de l’une ou l’autre montagne. Ainsi, les Incas pouvaient se repérer par rapport aux périodes de l’année et savoir le moment où planter et où récolter.
La ville était alimentée grâce à des cultures en terrasse, qui permettaient de récolter maïs, pomme de terre et divers légumes.
Les incas pratiquent les sacrifices animaux et humains.
D’après leur culture, leur père est le soleil et leur mère est la terre. Les étoiles sont leurs frères. Ils ont donc des observatoires astronomiques.
Machu Picchu a perdu de son importance en raison du désintérêt des empereurs successifs et aussi de l’ouverture d’un chemin plus sûr et plus large entre Ollantaytambo et Vilcabamba. La guerre civile inca et l’arrivée des Espagnols à Cuzco en 1534 vidèrent de sens les activités de Machu Picchu au vu du déclin de Cuzco. En outre, la résistance inca appela les hommes au combat, (ou les nobles à l’exil selon les sources). On n’ a retrouvé apparemment sur le site que des momies de femmes et d’enfants. Mais les avis divergent encore sur ce point.
De retour à Cuzco après la visite du Machu Picchu, nous reprenons la route pour la vallée sacrée des incas, où nous verrons encore d’autres vestiges de cités incas.
Nous voyons aussi comment se réalise i le tissage et la coloration de la laine
Ensuite certains iront voir le site de Moray, qui était un ancien centre de recherche agricole Inca. En effet, les terrasses circulaires permettaient d’avoir un gradient de température, où le centre était plus chaud, permettant certains types de cultures, et la périphérie plus froide, en permettant d’autres.
Nous enchainons ensuite par la visite d’une exploitation de sel a flanc de colline. La source salée est canalisée pour être amenée dans une multitude de petits bassins favorisant ainsi l’évaporation de l’eau. Ce patchwork de couleurs est magnifique.
Dans les églises catholiques créées sous l’Empire espagnol, les Péruviens adorent un Christ centré sur la nature et la Pachamama (la terre mère). Ce mélange entre la religion des espagnols à laquelle ils ont été obligés d’adhérer et leur adoration de la nature est ce qu’ils appellent le syncrétisme religieux.
Ils sont extrêmement croyants et au vendredi saint, on voit dans Cuzco des processions assez théâtrales avec Jésus portant sa croix, les Romains qui le flagellent et les pleureuses derrière.
Après la région de Cuzco, nous voilà en route pour le lac Titicaca côté péruvien, via Puno et l’île de Taquilé.
Nous faisons une escale sur des îles flottantes. Ces îles construites par l’homme sont un amas de roseaux séchés sur lesquels quelques familles vivent de la pêche et un peu de l’artisanat vendu aux touristes. Pour circuler sur le lac, ces gens ont aussi construit des espèces de jonques en roseau qui ressemble à des drakkars.
Arrivés à Taquilé, nous sommes accueillis par Ruben et son épouse Lucy-Maritsa chez qui nous allons loger. Sur cette île, pas de moyens de transport, tout se fait à pied et les produits utiles à la vie quotidienne sont transportés à dos d’homme.
L’île est très belle et la vie y est très simple. Nos enfants s’amusent dans la rivière et au bord du lac, nous voyons les pêcheurs pêcher avec un fil de laine et un CD. Les WC sont alimentés à l’eau de pluie et il n’y a pas de douche ; j’imagine que les gens se lavent dans le lac, mais dans ce cas ils sont discrets. Nous visitons l’île où les traditions vestimentaires sont très codées. Chaque homme marié porte un ceinturon très précieux dans lequel se trouve une mèche de cheveux de son épouse. Ici les divorcent n’existent pas. Chaque célibataire porte un bonnet rouge et blanc. Quand l’homme est marié, il porte un bonnet rouge. Pour les femmes, elles, ce sont la longueur et la couleur des pompons qui ornent leur jupes qui informent de leur état marital ou célibataire. Ruben est un très bon guide, et Lucy une excellente cuisinière. Nous mangeons de délicieuses truites du lac. A la fin du repas du soir, une bonne averse de grêle s’acharne sur le toit en tôle de notre salle à manger. Le bruit cacophonique est impressionnant. On ne s’entend plus. Pour retourner dans nos chambres, nous devons traverser la cour sous la grêle. Le lendemain matin, le soleil à repris ses droits. C’est comme ça à Taquilé !
De Puno, nous allons à Arequipa, la ville blanche. Située au Sud du Pérou, cette grande ville bourgeoise exhibe de jolis marchés artisanaux qui font le bonheur de Valérie et des marchés d’alimentation typiques. Sa place d’armes et ses pigeons ravissent les enfants qui passent leur temps à les nourrir et à les recueillir dans leurs mains.
Ville bourgeoise oblige, nous visitons des galeries d’art à l’architecture magnifique et où les tableaux et sculptures plaisent ou laissent perplexe.
Afin d’éviter 17h de bus, nous prenons l’avion d’Arequipa à Lima. A Lima, nous avons réservé un hôtel à « la Perla ». Le nom sonne bien n’est-ce pas ? Et pourtant, beaucoup de taxis ne veulent pas nous y emmener, tant la réputation du quartier est mauvaise...Bon c’est juste à cause des cries et de la drogue… Mais nous nous y sentons bien, dans ce petit quartier. Nous allons dans un resto où nous sommes traités aux petits oignons.
Nous verrons de Lima ses plages pleines de surfeurs et de grosses vagues, où Evann, Yannis, Adri et Flo se donneront à cœur joie. Nous verrons aussi son quartier branché, Miraflores où nous goûterons notre premier Pisco sour, mais pas notre premier Pisco !
Bon, sinon la veille de clore notre route ensemble, afin de nous laisser des souvenirs impérissables, les garçons ont essayé d’ouvrir la baie vitrée de l’hôtel, qui s’est effondrée dans un fracas assourdissant. Je ne vous raconte pas le spectacle, ni la réaction du frère du patron. C’est inracontable, et ce serait trop long … mais on s’en rappellera longtemps !
Le défi ! Le défi ! Bien sûr, Christelle, nous ne t’avons pas oubliée et Fred a fait tout ce qu’il pouvait avec les lamas. J’explique donc pour tout le monde : nous avions pour défi de faire une photo, de qui ?, mais oui, de Fred, bien sûr ! Fred sur un lama avec un bonnet péruvien. Bon, les lamas ne peuvent porter que des charges de maximum 30 kg. Donc on n’avait pour première solution de couper notre homme en trois, mais Val n’a pas voulu (quoi, en trois j’exagère ?;)). Comme notre homme est un petit malin, il a trouvé une solution moins barbare.
Voici deux prototypes, à toi Christelle de choisir la photo que tu préfères pour ton salon , parce que mon défi pour toi, c’est de la voir affichée dans ton salon quand on revient ! :